La Pologne prévoit d’avoir plus de chars que le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Belgique et l’Italie réunis

L’armée polonaise recevra 250 chars en configuration M1A2 SEPv3 de dernière génération. Photo: Divulgation

En 2030, la Pologne aura plus de chars que le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Belgique et l’Italie réunis

Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le gouvernement polonais entreprend une mise à jour coûteuse de ses forces terrestres. Ces améliorations visent à dissuader et, si nécessaire, à battre la Russie si son avancée vers l’ouest se poursuit.

La Pologne a une histoire d’être attaquée à la fois de l’est et de l’ouest, et l’achat de près de 1 300 nouveaux chars américains et sud-coréens par Varsovie est un signe fort de leur intention de contrer ces menaces.

La semaine dernière, General Dynamics Land Systems, basée dans le Michigan, a annoncé un contrat avec le gouvernement polonais pour construire 250 chars de combat Abrams M1A2 version 3 (SEPv3). Le contrat est de 1,15 milliard de dollars, soit 4,6 millions de dollars par char.

Ceci fait partie d’un accord encore plus vaste de 6 milliards de dollars qui comprend 26 véhicules blindés de récupération M88A2 Hercules, 17 ponts d’assaut conjoints M1110, 776 mitrailleuses et environ 33 000 cartouches de munitions pour chars. L’accord comprend également des simulateurs d’entraînement, des manuels techniques et des fonds pour payer 74 employés du gouvernement américain et des entrepreneurs civils au cours des cinq prochaines années.

Les 250 chars Abrams seront envoyés à la 1ère Brigade Blindée de Varsovie, faisant partie de la nouvelle 18ème Division Mécanisée créée. Les premiers chars arriveront en 2025. En attendant, l’Armée américaine prête aux forces terrestres polonaises 28 chars M1A2, utilisés dans la nouvelle Académie de Formation de Chars Abrams à la Zone d’Entraînement de Biedrusko, en Pologne.

M1A2 SEPv3. Photo: Divulgation

Le M1A2SEPv3 est la dernière version du char M1 Abrams. Introduit pour la première fois au début des années 80, le M1A2SEPv3 comprend plus de quatre décennies d’améliorations, dont un canon principal plus grand de 120 mm; un blindage en uranium appauvri; des mitrailleuses CROWS-LP télécommandées; des viseurs infrarouges de troisième génération; des commandes, contrôles et communications numériques matériel et logiciel; et un nouveau lien de données pour les munitions, permettant au char d’utiliser des munitions contrôlées par ordinateur.

Ceci s’ajoute à un autre accord encore plus important entre la Pologne et la Corée du Sud pour 980 chars K2 Black Panther, 648 obusiers autopropulsés K-9 Krab et 48 avions d’entraînement/chasse léger FA-50 avancés. La Pologne importera le premier lot de 180 chars K2PL, avec 800 autres fabriqués en Pologne, sous le nom “Wilk” (“Loup”).

Développé par Hyundai, le K2PL est une variante polonaise du dernier char de combat de la Corée du Sud et est dans la même catégorie que l’Abrams américain. Comme l’Abrams, le K2PL est également équipé d’un canon principal de 120 mm, bien que le canon soit légèrement plus long pour offrir une vitesse de sortie supérieure. L’arme est servie par un système de chargement automatique, réduisant l’équipage humain à trois. Le K2PL est fortement blindé et comprend un Système de Protection Actif, conçu pour intercepter les roquettes et les missiles antichar. Le K2PL pèse 55 tonnes, ce qui le rend plus léger que l’Abrams M1 de 68 tonnes.

K2 Black Panther. Photo: Wikipedia

Les chars M1A2 et K2PL remplaceront les chars T-72 de l’époque de la Guerre Froide, les chars légèrement plus récents PT-91 Twardy et les chars Leopard 2PL en service avec l’Armée Polonaise. Cela portera la Pologne de 972 vieux chars à 1 280 nouveaux chars. La Pologne a également commandé le MIM-104F Patriot PAC-3 MSE, le système de défense aérienne le plus avancé, pour défendre ses troupes et son territoire contre les attaques aériennes.

La Pologne deviendra ainsi le pays d’Europe possédant le plus grand nombre de chars, surpassant le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Belgique et l’Italie combinés. Avec ce nouvel arsenal, le gouvernement polonais veut s’assurer qu’il ne sera plus jamais un pion dans l’échiquier européen.

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